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Plastic Bank, la start-up qui transforme le plastique en monnaie dans les pays du sud.
Aujourd’hui, le plastique est partout et pollue notre planète. Pour s’en débarrasser certaines entreprises comme Melissa le recyclent en lui donnant un autre usage.
Le Canadien David Katz va lui plus loin encore : il fait du plastique une monnaie. Un concept qu’il décline dans les pays du Sud.
Lancé en 2013, Plastic Bank est présent à Haïti, au Brésil, en Indonésie et aux Philippines. La start-up y essaime des points de collecte où les populations apportent les déchets plastiques, pour les vendre, épargner ou acheter des services avec.
L’idée ? Faire des déchets plastiques une monnaie dans les pays en voie de développement. Là où se concentrent les populations les plus pauvres. Là aussi où les infrastructures publiques de collecte et de recyclage des déchets sont souvent peu efficaces, voire inexistantes. Là, enfin, d’où partent quantité de déchets plastiques charriés par les fleuves jusqu’aux mers et océans. « Pourtant, ils ont de la valeur, répète David Katz. C’est un peu comme si vous étiez dans un champ de diamants et qu’il vous suffisait de vous baisser pour en ramasser à pleine main… mais que vous n’ayez rien autour de vous pour dépenser ces plastiques ou les convertir en argent. »
Les plastiques collectés sont ensuite recyclés et revendus à des industriels partenaires pour servir à la fabrication de nouveaux produits. Dans ces pays où les infrastructures publiques de collecte des déchets font souvent défaut, « l’idée de faire du plastique une monnaie est intéressante, note Mélanie Grignon, de l’Agence française du développement.»
Voilà ce que fait Plastic Bank. Implantée à Haïti, à Rio de Janeiro, au Brésil, aux Philippines et en Indonésie, l’entreprise crée dans ces pays des « centres de collecte », petites boutiques où les populations locales peuvent rapporter les emballages plastiques ramassés sur les plages ou dans les décharges sauvages, et les échanger contre de l’argent.
Pas que de l’argent d’ailleurs. Les déchets peuvent aussi s’échanger contre des crédits téléphone, de l’électricité, des ampoules rechargeables, des connexions WIFI… « Nous avons aussi développé une application smartphone qui permet aux collecteurs de créer un compte bancaire et d’économiser l’argent gagné avec les déchets plastiques, poursuit l’entrepreneur canadien. À Haïti, nous avons également un partenariat avec une cinquantaine d’écoles dans lesquels les parents peuvent payer les frais de scolarité avec des déchets plastiques que nous récupérons ensuite. »
Autant de biens et de services que ces populations locales ne trouvent pas toujours facilement autour de chez eux. « Dans ces pays, comme partout ailleurs, collecter du plastique est une activité mal perçue, reprend David Katz. Nous travaillons à changer cette perception en rendant les déchets plastiques assez précieux pour que les gens se moquent du "qu’en dira-t-on ?". Ainsi, on implique un maximum de personnes. Le but ultime est que les déchets plastiques ménagers soient directement apportés dans nos centres, sans passer par la case "décharge sauvage". »